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Huan Huan et Yuan Zi quittent Beauval : la fin d'une ère pour les pandas en France

Huan Huan et Yuan Zi quittent Beauval : la fin d'une ère pour les pandas en France

À 5 heures du matin, le 25 novembre 2025, un silence pesant s’est abattu sur le ZooParc de Beauval. Les derniers pas de ZooParc de Beauval pour ses deux pandas géants, Huan Huan et Yuan Zi, ont été marqués par des larmes, des flashs et un drapeau chinois flottant sur un camion militaire. Leur départ, initialement prévu en 2027, a été précipité par la dégradation de la santé de Huan Huan — une insuffisance rénale, une affection courante chez les pandas âgés de 17 ans, selon Rodolphe Delord, directeur du parc. Ce n’était pas une simple relocation. C’était la fin d’une histoire diplomatique, scientifique et émotionnelle qui a captivé la France pendant 13 ans.

Un départ anticipé, mais pas inattendu

Les pandas sont plus que des animaux au ZooParc de Beauval. Ils sont des ambassadeurs vivants d’une relation complexe entre la Chine et la France. Leur arrivée en 2012 avait été le fruit de cinq ans de négociations secrètes, impliquant jusqu’au président de la République pour convaincre Pékin de confier ses trésors nationaux à un zoo européen. Leur transport, via le FedEx Panda Express, un Boeing 777 spécialement aménagé et décoré de motifs de pandas, avait fait l’effet d’une arrivée royale. Aujourd’hui, leur départ se fait dans la discrétion, mais avec une solennité toute militaire : une escorte de la Gendarmerie nationale les a conduits jusqu’à l’aéroport de Roissy, où les attendaient Mathieu Lefèvre, ministre délégué à la Transition écologique, et Chen Dong, chargé d’affaires de l’ambassade de Chine à Paris.

À 180 kilos de bambou frais et plusieurs récipients d’eau, les soigneurs ont préparé un voyage de 9 000 kilomètres vers le Centre de conservation de Chengdu. Un vétérinaire français et des gardiens chinois les accompagnent. Pas de place pour l’improvisation. Chaque gramme de nourriture, chaque contenant, chaque minute de vol a été calculé pour minimiser le stress. "Ils voyagent aujourd’hui dans des conditions optimales", a confirmé Célia Delavergne, représentante du ministère de la Transition écologique. "Leur retour à Chengdu les place dans un environnement de pointe, conçu pour leur bien-être à long terme."

Les derniers pandas de Beauval — et ce qui reste

Le départ de Huan Huan et Yuan Zi ne signifie pas la fin totale des pandas à Beauval. Deux femelles jumelles, nées en 2021, resteront jusqu’au moins janvier 2027. Elles sont les seules survivantes d’une lignée qui a vu trois pandas quitter le parc depuis 2012. Le mâle Yuan Meng, né le 4 août 2017, avait déjà été rapatrié en 2023 pour rejoindre le programme de reproduction de Chengdu — une pratique standard dans les accords internationaux. Les pandas ne sont jamais "donnés". Ils sont prêtés. Et chaque individu, à un moment donné, doit retourner en Chine pour contribuer à la survie de l’espèce.

Le parc, qui a accueilli plus de 15 millions de visiteurs depuis 2012, a vu son image transformée. Les photos de Huan Huan et Yuan Zi ont fait le tour du monde. Des enfants ont grandi en les regardant dormir, manger, jouer. "Ces animaux ont changé la façon dont les Français perçoivent la conservation", explique un biologiste du parc, sous couvert d’anonymat. "Ils ont rendu la science accessible, émouvante. Ce n’est pas un zoo. C’est un lieu de mémoire collective."

"De nouveaux pandas arriveront" — une promesse diplomatique

Chen Dong n’a pas laissé la porte fermée. "Rassurez-vous, amis français, de nouveaux pandas géants arriveront dans le futur", a-t-il déclaré, les mots choisis avec la précision d’un diplomate. Cette phrase, répétée par le zoo dans ses communiqués, n’est pas un simple réconfort. C’est une garantie politique. La Chine utilise les pandas comme outil de soft power — un instrument de diplomatie douce. Leur présence en France a renforcé les liens culturels, scientifiques et économiques entre les deux pays. En 2012, les accords de prêt étaient liés à des investissements chinois dans des projets environnementaux français. Aujourd’hui, le message est clair : cette collaboration n’est pas terminée.

Rodolphe Delord a confirmé que des discussions sont en cours avec Pékin pour "étendre le partenariat". "Pourquoi pas d’autres pandas ?" a-t-il ajouté, avec un sourire qui cachait à peine l’émotion. Le parc a déjà commencé à réfléchir à l’aménagement de nouveaux enclos, à la formation des soigneurs, à la sensibilisation des visiteurs. Ce n’est pas un projet de remplacement. C’est un projet de continuité.

Un héritage qui dépasse les clôtures

Les pandas de Beauval n’ont pas seulement attiré les foules. Ils ont financé des programmes de conservation en Chine, soutenu des recherches sur la reproduction en captivité, et inspiré des générations d’enfants à s’intéresser à la biodiversité. Des études menées par l’Université de Tours ont montré que la présence des pandas a augmenté de 40 % les dons aux associations de protection des espèces menacées en France entre 2013 et 2023.

Et pourtant, la question qui hante les visiteurs n’est pas technique. C’est émotionnelle : "Et maintenant, qu’est-ce qu’on va regarder ?"

La réponse, peut-être, est plus simple qu’on ne le pense. Ce n’est pas le panda en lui-même qui compte. C’est ce qu’il a réveillé en nous : la capacité à nous émerveiller, à nous unir, à croire que la coopération internationale peut produire quelque chose de beau.

Frequently Asked Questions

Pourquoi les pandas doivent-ils retourner en Chine ?

Les pandas sont prêtés par la Chine dans le cadre d’accords de conservation internationale. Leur retour est obligatoire pour participer au programme national de reproduction en Chine, où les naissances en captivité sont essentielles à la survie de l’espèce, menacée dans la nature. Les accords stipulent que les bébés nés à l’étranger doivent être rapatriés avant l’âge de 2 ans pour éviter la dilution génétique.

Quelle est la durée typique d’un prêt de pandas à l’étranger ?

Les prêts durent généralement 10 à 15 ans, avec des extensions possibles. Huan Huan et Yuan Zi ont dépassé la moyenne avec 13 ans à Beauval — une longévité exceptionnelle, notamment en raison de leur santé précaire. La plupart des autres zoos européens, comme celui de Madrid ou de Berlin, ont vu leurs pandas partir après 10 ans.

Comment la Chine choisit-elle les zoos qui reçoivent des pandas ?

La Chine évalue la qualité des enclos, l’expertise vétérinaire, les programmes de recherche et les engagements financiers en faveur de la conservation. ZooParc de Beauval a été sélectionné après un audit rigoureux en 2011. Le parc a investi plus de 8 millions d’euros dans des installations spécifiques, et son laboratoire de reproduction est reconnu par l’Institut de Chengdu.

Quels sont les risques pour les pandas lors du transport ?

Le transport est l’une des phases les plus stressantes. Les pandas sont sensibles aux changements d’altitude, de température et d’horaires. C’est pourquoi les vols sont planifiés en hiver, avec des conditions climatiques stables. Le camion est climatisé, les soigneurs surveillent leur respiration en temps réel, et le bambou est coupé à la minute pour garantir sa fraîcheur. Aucun panda prêté par la Chine n’est mort en transit depuis 2005.

Est-ce que Beauval va accueillir d’autres pandas à l’avenir ?

Oui, selon Rodolphe Delord. Des discussions sont en cours avec Pékin, et la Chine a confirmé son intention d’envoyer de nouveaux pandas. Le parc a déjà préparé un nouveau site d’accueil, et les soigneurs suivent une formation spécialisée. Le délai d’arrivée est incertain — entre 2027 et 2030 — mais l’engagement politique est réel. Ce n’est pas une question de tourisme. C’est une question de science et de mémoire.

Pourquoi ce départ a-t-il suscité autant d’émotion en France ?

Parce que Huan Huan et Yuan Zi ne sont pas juste des animaux. Ils ont été des témoins silencieux de notre époque : les naissances, les deuils, les pandémies, les crises climatiques. Des milliers de Français les ont vus grandir. Leur départ symbolise la fin d’une époque où la coopération internationale pouvait encore produire de la beauté — et de l’espoir.

Écrit par Marius Fontaine

Je m'appelle Marius Fontaine et je suis un expert dans le domaine bancaire. Depuis plusieurs années, je travaille dans l'industrie financière où j'ai acquis une solide expérience. Passionné par l'écriture, j'aime partager mes connaissances et mon expertise en rédigeant des articles sur le monde des affaires et de la finance. Mon objectif est d'aider les entreprises et les particuliers à mieux comprendre les enjeux financiers et à prendre des décisions éclairées. J'espère que mes écrits vous seront utiles et vous permettront de réussir dans vos projets professionnels et personnels.

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